Organiser des événements autrement vise à outiller et à informer les organisateurs d’événements quant à l’utilisation des modes de transport durables comme alternative à la voiture en solo dans leur contexte particulier. Son aboutissement a donc impliqué la réalisation d’une vaste étude permettant de faire ressortir les besoins en matière de transport et les freins à la mobilité durable propre au contexte événementiel de chacune des régions touchées par la démarche.
Des consultations ont ainsi été menées auprès d’organisateurs d’événements, de regroupements événementiels et d’associations touristiques des quatre régions. Un sondage grand public mené par Léger, et différentes recherches ont permis de compléter le portrait.
Le recueil de témoignages d’organisateurs d’événements ainsi que la consultation du rapport de sondage produit par Léger ont permis de dégager certaines tendances en matière de besoins en transport en contexte événementiel dans les quatre régions. Celles-ci ont été regroupées en quatre thématiques.
Pour plusieurs organisateurs d’événements, le manque de ressources est limitant lorsque vient le temps d’envisager la mise en place de solutions en mobilité durable. Dans certains cas, les événements sont organisés par de petites équipes comportant peu de personnel permanent. Les questions de transports durables peuvent donc être négligées par manque de temps ou encore par manque de connaissances sur les technicalités de certaines mesures. Par ailleurs, l’aspect financier peut également s’avérer problématique. Certaines organisations ne disposent pas du financement nécessaire pour mettre en place des solutions un peu plus coûteuses ou pour en faire la promotion assurant leur succès.
Certains organisateurs d’événements ont relevé que le contexte propre à leur région pouvait imposer des contraintes dans leur travail d’organisation. À titre d’exemple, lorsqu’une personne souhaite participer à un festival au Bas-Saint-Laurent et, plus particulièrement encore, sur le territoire de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, elle doit parcourir de longues distances. En ce sens, elle doit s’assurer d’avoir un endroit où dormir, ce qui peut parfois être problématique à la dernière minute. Par ailleurs, certains événements requièrent le transport de matériel ou offrent beaucoup de stationnements gratuits, ce qui peut tendre à décourager l’utilisation des transports durables.
Les participant·es souhaitent accéder aux sites des événements le plus facilement possible. Parfois, ces individus ont la perception que l’auto solo est le mode de transport le plus efficace pour eux puisqu’ils le trouvent sécurisant, qu’ils ne connaissent pas bien les lieux de l’événement ou les options de transport disponibles ou qu’ils ont la perception d’être pris au piège, ne pouvant pas quitter au moment désiré. Un travail efficace visant à faire la promotion des alternatives disponibles est primordial, dès la sortie de la programmation de l’événement, surtout si cela implique un changement des habitudes de déplacement, les participant·es ayant tendance à utiliser le moyen de transport de leur quotidien.
L’offre en transports alternatifs n’est pas disponible partout et à l’année. Il s’agit d’ailleurs du principal frein à l’utilisation du transport collectif mentionné par les répondant·es au sondage de Léger pour les régions de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Selon certain·es intervenant·es des domaines événementiel et touristique, cette particularité pourrait nuire à certaines régions lorsque vient le temps pour un organisateur de choisir le lieu où se déroulera son événement. En ce sens, il apparaît pertinent de rendre accessibles plus d’alternatives répondant au contexte particulier de l’événementiel.